L'atome, le bois et la terre.

  Que le lecteur veuille bien imaginer qu'il est chercheur au Commissariat à l'Energie Atomique sis à Saclay, et que, là il travaille dans un laboratoire de microscopie optique et electronique; ou bien alors, qu'il dirige un groupe d'études de comportements de matériaux irradiés utilisés pour certains réacteurs nucléaires. A ce travail nécessitant rigueur, ajoutez des conférences à prononcer aussi bien dans notre hexagone qu'à l'étranger.  

DSC00709R180w  DSC03190RJ180w.jpg

"Ecce Homo", sculpture en terre          " Couple bédouins",

de Pontigny sur bois d''olivier.               à partir d'objets de récupération.

  Ce préambule exposé, gageons que le commentaire qui montera aux lèvres du lecteur peut se résumer en deux mots: "Dur! Dur!"

 Pour résister à ce genre de cadence, ceux qui s'y trouvent soumis utilisent divers remèdes: envoyer dinguer une balle vers un petit trou creusé dans le gazon, "s'éclater" bruyamment  dans quelque discothèque, promener les crins d'un archet sur la chanterelle d'un violon, ou avoir recours à "l'art thérapie" en pratiquant une activité artistique.

 Arlette Maillard - car c'est d'elle qu'il va maintenant s'agir- a choisi, pour sa part, de sculpter le bois et de modeler la terre. 

 Arlette a vu le jour sous notre beau ciel d'Algérie, née d'Alexandre Tournier et de Maria, alors institutrice à La Robertsau, qui fut la première Présidente de notre amicale jemmapoise. Aprés ses classes primaires aux écoles de Jemmapes et Philippeville puis son cursus secondaire au collège E.Maupas et au lycée Luciani de la même ville, elle gagne la métropole, en 1956, pour intégrer l'Ecole Polytechnique Féminine.  

RaisinR133w.jpg

  Viennent ensuite trente-cinq ans de carrière au C.E.A., et superlaborieuses, d'où nécessité de recourir à un dérivatif afin d'échapper à l'âpreté de sa profession.

   Dans un premier temps, elle choisit de s'attaquer au bois. Elle suit deux stages dans le jura avec le maître Jean Touillet, et trouve, en région parisienne, le maître Bernard Grassias qui l'initie au bois et à la terre. Renée Moal prendra la relève.

Ci- dessus "Grappe de raisin" sculptée dans du tilleul.

Pour atout, elle dispose d'une dextérité manuelle héritée de sa mère. Qui-parmi les Jemmapois ayant résidé en Ille-de-France- ne se souvient de tous ces objets amoureusement et artistiquement fabriqués par les mains expertes de Maria et offerts aux convives des repas organisés à la Maison des Rapatriés de Paris ?

 Arbres3aS10 15R230w  SREIine121w.jpg

 " Amour végétal" terre cuite                 "Sainte Reine" chêne

                                                                                  ciré, don à une chapelle

                                                                                  privée de Saône-et-Loire

Arbres3dSR200w

 Ceci dit, laissons passer les ans et retrouvon-nous en 1996. Désormais Arlette, retraitée, décide de quitter l'île-de-France et de s'installer dans l'Yonne (un terroir dont est originaire François, son époux) au village de Pontigny, célèbre dans le monde entier par son ancien monastère cistercien.

Ci-dessus "Naissance de Bébé feuille".

 Qui dit Pontigny, entend en écho "terre de Pontigny", matériau noble mais difficile à travailler, ce qui n'est pas un obstacle pour qui s'est déjà affronter au bois.

 DSC03144R191w

"Saint-Joseph "de la crêche de Pontigny (terre de Pontigny)

DSC02674R180w

  Désormais, notre Arlette, implantée dans une maison campagnarde baptisée "Jemmapes", s'adonne à sa passion et réalise des oeuvres qu'elle présente dans des expositions sculptures sur bois, statues ou encore crèche géante qui trouve sa place, à Noël, dans le sanctuaire cistercien.

"Vierge au manteau"  haut-relief en terre.

 

Article paru dans Jemmapes et sa Région.

N° 63 Mai 2010

Rédaction Jean Benoit

Photos A. M.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :